
Alors que la PH-RDC s’apprête à lancer le Round 11 du programme, une visite de terrain en compagnie de son partenaire ULB-Coopération a permis de faire dès début de l’année, un rétrospectif sur des rounds précédent afin d’apprécier les efforts fournis pour l’amélioration de la qualité de soins au sein des hôpitaux du réseau PH-RDC.
En date du 21 au 22 Janvier 2025, la délégation d’ULB-Coopération bureau de Bruxelles en mission de suivi du programme à Kinshasa, composée de Félix VANDERSTRICHT Responsable des opérations et Anémone HUBAUT, chargée de communication, a effectué une visite de Suivi de programme avec l’équipe de la coordination de PH-RDC dans trois hôpitaux membres de son réseau. Il s’agit de la Clinique Ngaliema, Centre Ophtalmologique de Masina, COM, et l’Hôpital Saint Joseph. Cette visite riche en découverte qui s’est plutôt bien déroulée, a consisté spécifiquement à la collecte des témoignages par de prises d’images et d’interviews avec les usagers de soins et les prestataires de soins qui sont les points focaux de la PH-RDC sur l’accompagnement de la PH-RDC auprès des hôpitaux dans leur mission d’offre de soins.
La délégation a commencé sa visite à la Clinique Ngaliema. Elle a été accueillie par le Médecin Chef de Staff Médical et quelques membres du staff. A l’occasion, une brève présentation de la clinique a été faite à l’intention de la délégation.
La délégation a visité le Centre Chirurgie Pédiatrie (CCP), la médecine interne, la pédiatrie et le service d’archive.
Pour rappel, dans les rounds précédents du programme, la Clinique Ngaliema avait bénéficié de deux financements de la PH-RDC pour renforcer son service d’identitovigilance et d’informatisation du dossier patient. Ces deux microprojets ont permis entre autre de renforcer le parc informatique (ordinateurs, tablettes…) et de renforcer les capacités du personnel aux services de la Médecine Interne et la Pédiatrie en plus du service des urgences, ce qui a permis à l’hôpital d’augmenter sa couverture en services ayant intégré le dossier numérique avec leur Logiciel.
Les interviews réalisées auprès du personnel infirmier ont révélé que la digitalisation des dossiers patients a porté beaucoup d’avantages. Avec elle, la structure a gagné du temps dans la gestion des dossiers des patients et a également réussi à éviter des erreurs identitovigilance et les erreurs dans l’administration des médicaments.
Les infirmiers chefs arrivent à superviser l’administration des soins dans le respect des heures et dans la complétude. Concrètement, chaque service dispose d’un compte qui lui permet de gérer ses patients. Chaque compte dispose la liste des patients en hospitalisation. Chaque patient dans le compte a deux dossiers : dossier médical et dossier infirmier. Le dossier médical est actualisé chaque jour par les médecins après leur tour des salles. Il contient les prescriptions et la planification de traitement que les infirmiers doivent suivre à la lettre.
« Cette informatisation a été la bienvenue au sein de notre établissement. Après l’installation des ordinateurs et la formation des agents, nous avons trouvé qu’elle nous a beaucoup aidé pour quitter le papier et d’aller vers l’informatisation. Nous avons surtout gagné en temps. Puis qu’à l’époque on avait plusieurs fiches à consulter, dossier médical, dossier infirmier… mais actuellement tout est synthétisé dans la machine.
Deuxième avantage est que cette informatisation nous a beaucoup aidé à éviter des erreurs qu’on commettait à cause de l’informité de l’écriture… elle nous a également aidé à éviter des erreurs dans l’administration des médicaments » a témoigné Jean-Jacques EKANDE, infirmier chef de service de la médecine interne« En parlant toujours de temps, lors que nous recevons un patient à partir de service d’urgence, le temps que le médecin arrive pour prescrire, il y a déjà tout dans la machine.
Concernant le traitement, lorsque par exemple le médecin porte une modification soit sur les médicaments ou autres, l’infirmier depuis son poste de travail aperçoit cette modification. Donc il y a une forte interaction entre les prestataires via ce système d’informatisation » a enrichi Kasongo Verrone, infirmière cheffe de paillon de la médecine interne
Les responsables des services ont suggéré que l’hôpital, avec l’aide de la PH-RDC se batte pour couvrir l’ensemble des services de l’hôpital.
Après la médecine interne, la délégation a poursuivi sa visite guidée au service d’archive de l’hôpital. Quelques photos ont été prises.
Dr. Jackie NDONA a expliqué brièvement le travail et le rôle de la PH-RDC auprès des structures sanitaires membres du réseau PH-RDC.
Elle a d’abord décrit l’initiative à la création de la PH-RDC, légalement créée en février 2018comme une structure réellement représentative des hôpitaux, grâce notamment à l’appui technique et financier de ses deux partenaires historiques, ULB Coopération et la Chaine de l’Espoir Belgique.
Elle a décrit le déroulement du processus « MPs », un des 5 piliers d’action de la PH-RDC. Avec un recul de 10 Rounds déjà organisés, l’on peut affirmer que les hôpitaux, bien qu’à de différents degrés, font preuve de plus en plus de maturité, d’appropriation de ce processus, de contribution financière, etc.
Ce processus passe par les étapes suivantes : (i) la formation sur la gestion du cycle de projet suivie immédiatement du lancement officiel de l’appel à projets, (ii) la cotation des MPs par les pairs et ensuite par les PTFs, (iii) le financement et la mise en oeuvre des MPs par les hôpitaux, (iv) le suivi participatif des effets des MPs sur l’amélioration de la qualité des soins.
Le processus est annuel, avec un coût de financement de 7.500 Euros/MP.
Responsable de l’hygiène hospitalière au sein de son hôpital, Mme Olga KISONGA a partagé son expérience personnelle, ce dont elle a bénéficié au sein de la PH-RDC grâce à l’accompagnement et d’autres appuis. Elle a également relevé les avantages apportés par leur récent MP sur l’hygiène hospitalière avec la construction des sanitaires et douches pour les malades et le personnel d’un des services d’hospitalisation.
« travers notre collaboration avec PH-RDC, j’ai acquis beaucoup d’expériences. Premièrement dans la rédaction de projet et sa défense… des expériences qui ont changé positivement notre manière de travailler en hygiène hospitalière«
Visite au Centre Ophtalmologique de Masina
Dans cet établissement de soins, la délégation a été reçue par le Directeur Général Dr. BAKAJIKA. La visite guidée de l’ensemble des services au sein de COM a été assurée par Mme Mireille SITA, Cheffe de Nursing et point focal de la structure auprès de la PH-RDC.
Au Round 10 de financement des MPs, le Centre Ophtalmologique de Masina a bénéficié du financement pour son microprojet sur la prise en charge des patients démunis pour la chirurgie de cataracte. L’objectif de ce microprojet a été de lutter contre la cécité en RDC en subventionnant les interventions chirurgicales pour 60 malades vulnérables enregistrés depuis presque 3 ans.
A l’occasion de cette visite, plusieurs patients qui ont bénéficié de ce microprojet ont passé à l’interview pour témoigner. Notamment la chargée de communication d’ULB-Coopération a également interviewé aux relais communautaires qui avaient joué un rôle majeur dans la réussite de ce microprojet par la sensibilisation « porte à porte » et l’actualisation de la liste des vulnérables.
Une dernière interview dans cette structure a été accordée à Mme Mireille SITA. Cette dernière a salué la contribution de la PH-RDC dans l’amélioration de la qualité des soins au sein de COM. Une contribution selon son témoignage, à travers l’accompagnement, les formations ainsi que par le financement de leurs MPs ayant porté sur la réduction du temps de séjour journalier des patients grâce au renforcement du parc informatique. Le second MP, COM a consisté à la chirurgie de cataracte gratuite des patients démunis.
La visite à COM s’est soldée par une réception de la délégation par le Directeur Général de cet établissement, Dr. BAKAJIKA. Ce dernier a salué le partenariat de sons établissement avec la PH-RDC. Il a également rappelé les deux Rounds des MPs dont ils ont bénéficié, dont le 1er fut un MP qui leur a permis de renforcer leur parc informatique, à former leur personnel dans l’accueil et à renforcer l’équipe en vue de réduire de façon sensible le temps de séjour journalier que mettaient les malades.
Visite au service de gériatrie à l’hôpital
A l’hôpital Saint Joseph de Limete, la délégation d’ULB-Coopération a visité le service de Gériatrie, œuvre à l’initiative d’un microprojet financé avec une forte contribution financière de l’hôpital à plus de 60 %.
Ce service de la Gériatrie est le premier en RDC. Son équipe est multidisciplinaire. Elle est composée d’un médecin Gériatre, un Nutritionniste, un Neurologue, un Psychologue et un Kinéthérapeute. Cette équipe, très dévouée envers les personnes âgées, consacre l’entièreté de la semaine, soit 6 sur 7 jours de la semaine pour rendre service à ses patients.
Le temps fort de cette visite fut l’entretien collectif avec l’équipe, des entretiens individuels notamment avec le médecin chef de service Dr. Pemba MULAMBU, spécialiste en soins des personnes âgées et le chef de service Kiné, Mr. MULILIN Patou, ainsi que l’interview d’une maman de 3è âge prise en charge dans ce service.
« Depuis que nous sommes là, je peux dire que c’est positif. Parce que nous avons de plus en plus de patients en nombre, avec environ 100 patients par mois. Les aidants et les proches des malades sont contents de service que nous leur rendons. En plus de la qualité des soins, ils apprécient plus le lieu qui est sain, il y a un bon accueil (nous travaillons particulièrement sur cet aspect vu la particularité de notre clientèle constituée exclusivement des personnes âgées, ainsi que le soutien psychologique. Pour eux, quand ils se sentent à l’aise, c’est alors qu’ils ont l’envi de rester chez nous… » a témoigné Dr. Pemba MULAMBU, médecin chef de service et spécialiste en soins des personnes âgées.
Lévi N’singi